Oral

Quand les moulins de votre coeur se mettent à tourner…

« Tous les moulins de mon coeur » de Michel Legrand, un véritable hymne d’amour à la chanson française mais aussi une idée toute trouvée pour illustrer la figure de style de la comparaison. 

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Voici un autre version plus récente par Slimane :

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Et bien sûr la version bilingue de Tina Aréna, « The Windmills of Your Mind »  avec son magnifique accent :

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En voici le texte original.

Comme une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau

Qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau

Comme un manège de lune avec ses chevaux d’étoiles

Comme un anneau de Saturne, un ballon de carnaval

Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures

Le voyage autour du monde d’un tournesol dans sa fleur

Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon cœur

Comme un écheveau de laine entre les mains d’un enfant

Ou les mots d’une rengaine pris dans les harpes du vent

Comme un tourbillon de neige, comme un vol de goélands

Sur des forêts de Norvège, sur des moutons d’océan

Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures

Le voyage autour du monde d’un tournesol dans sa fleur

Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon cœur

Ce jour-là près de la source, Dieu sait ce que tu m’as dit

Mais l’été finit sa course, l’oiseau tomba de son nid

Et voilà que sur le sable nos pas s’effacent déjà

Et je suis seul à la table qui résonne sous mes doigts

Comme un tambourin qui pleure sous les gouttes de la pluie

Comme les chansons qui meurent aussitôt qu’on les oublie

Et les feuilles de l’automne rencontrent des ciels moins bleus

Et ton absence leur donne la couleur de tes cheveux

Une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau

Et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau

Au vent des quatre saisons, tu fais tourner de ton nom

Tous les moulins de mon cœur

Processus pédagogique :

Le terme de « comparaison » trouve son origine en 1174 dans l’ouvrage de Saint-Thomas d’Aquin, De Potentia. Le terme est exprimé par le latin comparatio, dans le sens d’« action de comparer pour faire ressortir les ressemblances et les différences ».

Le premier à véritablement utiliser le terme de comparaison est Aristote. Dans le troisième livre de la Rhétorique, le philosophe fait la distinction entre la metaphora et l’eikon, qui met en jeu un « comparant » et un « comparé ».

Peu à peu, la comparaison est devenue l’une des figures de style les plus populaires. 

Par exemple Homère l’a beaucoup utilisée dans l’Iliade et l’Odyssée, de sorte qu’on parle désormais de « comparaison homérique » « Et cette terre était proche, et elle lui apparaissait comme un bouclier sur la mer sombre. »

Reformulation : Observer les comparaisons du texte et les expliquer avec vos mots à vous.

Quelques  exercices amusants pour pratiquer et ainsi mieux comprendre cette figure de style :

https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-65322.php

ou 

https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-3564.php

Bien comprendre et différencier la comparaison de la métaphore :

https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-122544.php

Dans le texte de la chanson, remplacer le comparatif «  comme » par un autre comparatif issu d’une liste.

Ecriture : 

Imaginer d’autres comparaisons sur ce thème universel de l’amour.

L’art de la conversation, une responsabilité partagée…

Quand il parle, il parle, il parle et que je n’arrive pas à en placer une…

C’est parfois une situation très embarrassante pour les apprenants, que d’avoir beaucoup travaillé en amont pour pouvoir intervenir dans une conversation et de se retrouver dans un échange où un locuteur natif français accapare la prise de parole sans laisser de place à l’interlocuteur qui pourtant fait l’effort de parler en français. C’est encore pire quand nos apprenants comprennent 90 % des informations qui sont transmises et qu’il n’y a pas de problème particulier de vocabulaire ou de contextualisation. 

Ceci génère de la frustration et aussi un doute quant à sa propre capacité à intervenir, à prendre la parole et à interagir avec des francophones de souche. En effet, il est rare d’avoir à disposition un «  bâton de parole » qui permet de réguler les temps de parole et d’écoute active…

Un vague sentiment de honte envahit parfois le locuteur qui n’a pas su ou pu s’impliquer dans la conversation : «  Je n’ai pas répondu à SES attentes à lui… J’aurais dû parler davantage… Pourquoi suis-je resté silencieux… Pourtant j’avais envie de parler… » Un sentiment d’échec peut durablement impacter les prochaines conversations, et pourtant ce n’est pas très juste.

Ce qu’il faut avoir à l’esprit, c’est que dans un échange, la responsabilité de la qualité des informations transmises porte sur les deux locuteurs. Si l’un des deux est manifestement très volubile, il y a lieu de RELATIVISER et de ne pas prendre pour soi, une incapacité à prendre la parole.

En prenant un peu de hauteur, ce qui est essentiel, c’est l’objectif de cette conversation : 

Quelles sont les informations que je devais entendre et quelles sont celles que je devais transmettre?

Pour trouver une place dans cet échange, il faut provoquer des temps de respiration  grâce à un outil : l’art de la reformulation.

Voici quelques phrases-types qui peuvent être utiles en pareil cas :

Peut-on faire une pause pour reformuler ce que nous nous sommes dit s’il vous plait?

Est-ce qu’on peut faire un bilan de notre conversation ?

Est-ce que j’ai oublié quelque chose d’important?

Si, j’ai bien compris, ce que nous nous sommes dit…

Si je vous comprends bien, vous avez essayé de me dire que…

Vous me dites que…

Pour conclure, dans son ouvrage de psychologie pratique mondialement connu, Comment se faire des amis , Dale Carnegie donne 28 conseils, et le 9 ème est le suivant : « Encouragez les autres à parlez d’eux-mêmes. » 

On peut y lire : « Pour bien démarrer une discussion, vous pouvez poser des questions simples. Trouvez des points communs et focalisez sur ce sujet que vous semblez parfaitement connaître tous les deux ! Il est possible que vous perdiez votre langue. Mais ne vous affolez pas, car cela vous donne une occasion en or pour vous concentrer sur ce qui compte : EUX ! Il est toujours bon de laisser les autres parler d’eux, tant pour mieux les connaître que pour le simple fait que les gens aiment parler d’eux-mêmes. »

Donc, si nos apprenants n’ont pas pu en placer une dans la discussion et que celle-ci s’est transformée en monologue, ils se sont peut-être fait un ami de plus, français qui plus est!!! Avec l’espoir de fructueux échanges … pour la prochaine discussion, bien entendu!