24 novembre, journée des professeurs de français…, créateurs d’avenir.
Cette date est donc en vigueur depuis 2019 à l’initiative de la FIPF, fédération Internationale des professeurs de français. Nous sommes 900 000 profs de français, répartis sur les 5 continents, à enseigner la langue de Molière avec passion et engagement.
Voici le message officiel de sa présidente, Cynthia Eid:
Voici ce qu’on a pu lire en introduction de cette journée si particulière dédiée à notre profession:
« Les professeurs de français ne se contentent pas d’enseigner une langue, ils ou elles sont aussi des créateurs d’avenir.
Dans certains pays, cela peut être la façon dont on conçoit la langue française, à l’échelle d’une école, d’une ville, de tout le territoire… ou la façon dont l’enseignant de français et son association inspirent les nouvelles générations à apprendre le français. Il peut s’agir aussi de la façon dont les autorités éducatives voient et soutiennent l’enseignement du français ou la façon dont le prof de français et son association interpellent ces autorités éducatives et facilitent l’écriture d’un autre avenir pour l’enseignement du français. »
Si la mobilisation des enseignants n’est pas à mettre en doute, si la volonté politique affichée semble claire et particulièrement offensive, quant est-il réellement dans les faits?
Ainsi, nous avons vu le président de la République française prendre un nouvel engagement la semaine dernière, dans un esprit de « reconquête »…
Mais au-delà des bonnes intentions, dans la vidéo de l’AIFP, il y est question de la capacité de notre profession à interpeller les autorités politiques quant aux engagements qu’elles ont pu prendre à un moment donné. Voici donc un texte écrit par Monsieur Crispin Mujanayi, professeur à Kinshasa, administrateur d’un groupe important de professeurs de français, qui en dit long sur le fossé qui existe parfois entre les paroles et les actes : » Conformément au discours d’investiture du Président de la république française en 2017, le rayonnement de la langue française dans le monde ne peut se réaliser que si les enseignants disposent des moyens nécessaires, tant sur le plan matériel ( laboratoire de langue, bibliothèque, amphithéâtre, moyens audio-visuels … ), que pour le fonctionnement des unités pédagogiques dans les écoles, l’organisation des séminaires de recyclage des enseignants de français dans tous les pays et la collaboration des différents groupes de professeurs de français. »
Dans les temps troublés dans lesquels nous évoluons actuellement, nul doute que les professeurs de français contribuent un peu partout dans le monde à renforcer le quatrième pilier des objectifs de la Francophonie ( OIF) , à savoir « promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ». Ainsi, nous ne savons pas ce que nous semons ici ou là quand nous partageons la langue française à d’actuelles ou futures générations de francophiles. Est-ce que dans 10, 20 ou 30 ans, dans une contrée plus ou moins proche ou lointaine, il y aura le type d’anecdote que je vais vous raconter ici :
Ceci s’est passé à 25 kilomètres de chez moi, dans une petite cité balnéaire du nom de Pornic. Fin août 1944, alors que c’est la débâcle générale pour les allemands un peu partout en France, ici ils continuent de tenir leurs positions dans ce qu’on appelle la poche de Saint Nazaire. Je laisse notre spécialiste local, Michel Gautier, détailler l’événement : « Survient la journée du 26 août. À 8 h, le maire de Pornic, Fernand de Mun, est appelé par le commandant allemand Meyer, qui contrôle la place de Pornic. Deux soldats allemands auraient été tués et un officier blessé pendant la nuit, lors d’une opération de recherche d’un résistant pornicais, Maurice Pollono. En réalité, seul un officier a bel et bien été blessé, mais le capitaine Meyer annonce de lourdes représailles : la ville sera bloquée et la commune doit constituer une liste de 20 otages, tant que les « terroristes » à l’origine de ces événements ne se dénoncent pas. »
Ce qu’il faut savoir c’est qu’à l’époque, il y avait eu des rencontres entre Rostislaw Loukianoff, photographe installé à Pornic et son compatriote, le major Potiereyka, un colonel de l’Armée Vlassov, né comme lui à Kiev et commandant un escadron du 752ème bataillon d’artillerie des Osttruppen appartenant à la 275ème division d’infanterie allemande cantonné dans le secteur de Pornic au moment où se forme la poche sud de Saint-Nazaire.
C’est donc Raymonde Loukianoff, sa femme, qui interviendra auprès du major pour faire libérer les otages : « À midi passé, elle couche Boris dans son landau, rassure Yannick et descend avec ses enfants vers le port en compagnie des centaines de Pornicais répondant à l’ultimatum de Meyer de se rassembler place du Môle. Chaque Pornicais dénonçant quiconque ayant agi contre les Allemands, délivrera l’un des 20 otages de la place. Si personne n’est désigné, « le feu sera mis aux quatre coins de la ville ». Très vite, la liste d’otages est établie : maire, adjoint, conseillers municipaux, le curé lui-même, entre autres, s’inscrivent comme volontaires, et Meyer complète la liste. À 13 h, comme convenu, la foule est rassemblée, terrorisée, canons et mitrailleuses allemandes braqués sur elle. »
L’épilogue de cette histoire n’aura lieu que le lendemain après des heures terriblement angoissantes où des tractations vont permettre la libération des otages puis le départ définitif de l’unité commandée par Meyer…
Quel rapport avec notre sujet du jour me direz-vous? Et bien peut-être sans doute le fait que Raymonde Loukianoff ait pu s’exprimer dans la langue du major Potiereyka et que celui-ci soit un francophile …
Voici le lien vers le site qui raconte cette histoire en intégralité :
Les professeurs de langue étrangère, quelle qu’elle soit, sont des vecteurs de paix en puissance, parfois même sans le savoir, alors qu’il leur soit donné les moyens d’agir dans une dynamique de plurilinguisme et d’ouverture culturelle à l’autre.
Et enfin, pour celles et ceux qui ont lu jusqu’au bout ce long article, voici la récompense finale avec le magnifique hommage de Dany Laferrière, écrivain et académicien, à son propre professeur de français :
Quand Urbain fait ses excuses aux « végans » au festival de Montreux, pour finir par faire une déclaration d’amour à la langue française, il faut vraiment maîtriser une toute autre langue que celle qui est enseignée dans nos salles de classe et pourtant ses libertés lexicales et ses familiarités sont tout à fait en usage et parfaitement compréhensibles pour une majorité de francophones natifs …
Les registres de langue sont classiquement au nombre de trois, le registre courant, soutenu et familier mais il y en a d’autres, dont l’argot.
L’argot amuse, l’argot fascine, l’argot est considéré comme quelque chose de « plaisant », il y a une jubilation à utiliser cette langue « marginale », cette langue dans la langue, une sorte d’enclave de liberté dans un cadre linguistique parfois perçu comme un peu trop figé, un peu trop sérieux…
Pourquoi une telle présence de l’argot dans le français dans le contexte informel? Comment se déroule le processus de dissémination à toutes les classes sociales?
A la base, il s’agit bien d’un registre différent qui a un objectif de communication pour conserver une forme d’ « entre-soi » dans certaines classes dites populaires. Seulement, peu à peu, le temps aidant, certains mots argotiques sont parfois assimilés jusqu’à devenir la norme, quand une majorité des locuteurs l’utilisent. Il va de soi que ces mots entrent officiellement dans les dictionnaires en vigueur, après validation des lexicographes.
Comment se passe le processus ? Si il s’agit bien originellement d’un usage particulier, circonscrit à un groupe socialement marqué, peu à peu l’usage s’étend aux classes dites « moyennes » pour atteindre les classes supérieures par un processus d’assimilation progressive … L’utilisation d’un mot bénéficiant d’une sorte de phénomène de mode, parce que « ça fait bien » de dire ce mot argotique à la place d’un mot plus usuel, ça fait plus « branché », voire « chébran »…
Citons le mot « taf » à la place de travail, « taffer » à la place de travailler …
Voici quelques ambassadeurs de cette langue qu’on dit « fleurie » :
Tout d’abord, citons Pierre Perret qui a largement utilisé l’argot dans ses chansons jusqu’à aller jusqu’à écrire un livre « Le petit Perret illustré » puis carrément un dictionnaire de l’argot ;
Découvrez ce poète argotique incontournable via son site internet :
En milieu rural, jusqu’au milieu du 20 ème siècle, on utilise un patois local qui a le même rôle que l’argot : avoir un langage bien à soi, appartenant à un groupe géographique. Or, l’argot se construit à Paris et dans la région parisienne, un territoire qui bénéficie d’une langue qui n’a ni vraiment d’accentuation, ni vraiment d’histoire … Et l’image d’Epinal, c’est le Gavroche de Victor Hugo, dans Les Misérables , un enfant des rues qui utilise un langage familier pour communiquer avec les membres de son groupe social, l’idée étant de ne pas être compris par les bourgeois ou les autorités.
Un chanteur populaire a cultivé ce style, jusque dans l’aspect vestimentaire, justement à la Gavroche… « Renaud », chanteur libertaire qui aura marqué son époque en ajoutant sa pierre à l’édifice d’une langue française alternative au fil de ses chansons, mêlant argot et verlan ainsi que créations plus personnelles, prenant de grande liberté avec les constructions grammaticales ou la conjugaison. Les thématiques des chansons tournent autour de l’engagement, des revendications sociales, de la critique des régimes autoritaires mais aussi de belles histoires d’amour et d’amitié.
Voici l’exemple célébrissime avec « Laisse béton » :
Ou bien encore « Dans mon HLM »:
Voici une étude complète très éclairante sur le plan lexical et linguistique …
Pour ma part, je vous propose une activité basique mais très efficace et très facile à mettre en oeuvre, c’est de reprendre une des sources citées dans cet article en demandant aux apprenants d’aller à la chasse aux mots familiers puis d’en proposer une version en mots courants, voire soutenus.
De très nombreux textes de chanteurs contemporains sont propices à ce type d’activité lexicale. Si vous prenez le tout début d’ ‘’Alors on danse’’ de Stromae : « Qui dit études dit travail, Qui dit taf te dit les thunes,… » Vous pouvez demander à vos étudiants d’apporter eux aussi des chansons qu’ils pourront préalablement étudier pour en partager l’analyse lexicale avec leurs camarades.
Pour réussir à mémoriser l’ensemble des règles en vigueur, l’ensemble des subtilités et des exceptions qui confirment ou infirment telles ou telles acceptions de la langue française, il faut peut-être plusieurs vies… Et encore, car de réforme en réforme, il y a parfois même matière à en perdre son latin… et son grec à la fois!
Les deux premières vidéos que vous avez pu découvrir expliquaient à quel point la langue française est victime de ses propres règles, édictées dans des conditions historiques, sociales et politiques fluctuantes qui n’ont finalement pas encore permis une quelconque simplification… Ainsi, de multiples subtilités se sont cumulées au lieu de participer à rendre cohérentes, lisibles, compréhensibles et efficientes les réformes successives.
La dernière en date, celle qui mérite qu’on s’y arrête, date de combien de temps, d’après-vous? 5 ans, 10 ans, 20 ans? Pourquoi est-ce si peu clair dans nos esprits d’enseignants? Il y a peut-être une raison…
Petit aperçu historico-politique du calendrier de cette réforme un peu particulière :
Donc, la dernière réforme orthographique de référence date de 32 ans!!!!
Ce « nouveau » référentiel est censé être en vigueur depuis 1990…
D’où viennent les résistances? Est-ce un juste retour des choses?
En France, la moindre réflexion ou inflexion touchant la langue française a pour conséquence des leviers de boucliers, des cris d’orfraie, des anathèmes, des autodafés voire des décideurs voués aux gémonies.
Et c’est ce qui s’est plus ou moins passé :
La réforme, préparée tout au long du premier septennat de François Mitterand, appuyée par un gouvernement de gauche progressiste, bénéficie aussi du fait que siègent à l’Assemblée nationale, un grand nombre d’enseignants devenus député(e)s : le terrain était donc tout à fait favorable à la mise en place de cette réforme, signe fort d’un changement tendant vers une supposée simplification de la langue française… En 1988, Francois Mitterand est réélu et la réforme va donc pouvoir être mise en place. Elle est promulguée en 1990, il y a débat dans la société car la réforme ne fait pas consensus et le temps passe… Jusqu’en mars 1993, où les élections législatives inversent la tendance et donne le pouvoir à la droite : la cohabitation met en place une gouvernance qui n’est plus favorable du tout à cette réforme. Elle va donc être mise aux oubliettes… Jusqu’à quand me direz-vous? Et bien tant que la droite va rester au pouvoir, c’est à dire jusqu’en 2012… Près de 20 ans de silence-radio pour notre réforme qui n’en finit plus de se faire attendre dans les faits. Ainsi, en mai-juin 2012, quelques semaines après la prise de fonction de Francois Hollande, tous les professeurs de français ont reçu un courrier de la part du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, nous enjoignant de tenir compte des éléments contenus dans la réforme de 1990 dans nos corrections du brevet des collèges et du baccalauréat.
Ainsi, nous avons été très largement incités par nos hiérarchies institutionnelles à transmettre ce nouveau code et cette pression sera maintenue tous les ans, jusqu’en 2017… En effet, avec l’actuel gouvernement, c’est un consensus mou sur le sujet qui aboutit à ceci en préambule officiel sur le site du ministère lui-même…: « Il ne revient pas au ministère de l’Éducation nationale de déterminer les règles en vigueur dans la langue française. Ce travail revient à l’Académie française, depuis Richelieu. »
Là, où les professeurs peuvent quoi qu’il en soit commencer soit à se tirer les cheveux, soit à se détendre, c’est que voici ce qui sous-tend OFFICIELLEMENT l’esprit de cette vraie-fausse réforme : « Ces rectifications touchent environ 2400 mots. Néanmoins, elles ne sauraient être imposées, les deux orthographes demeurent donc justes. »
Nous y voici, la question est bien là : quelle posture adopter par le ou la professeur(e) qui est censé(e) savoir et être ainsi garant(e)de la « doxa »? Mais de quelle « doxa » voulons-nous parler puisque manifestement, il y en a désormais plusieurs en même temps?
Celle du pouvoir en place qui change tous les 5 ans désormais? Auquel cas, l’enseignant devient complice du système en place, quel qu’il soit, jusqu’à devoir promouvoir des options contraires de manière cyclique, à chaque fois que le gouvernement change de tendance, jusqu’à l’absurde donc … via les fameuses injonctions paradoxales…
Tantôt la doxa des « anciens » qui s’appuient sur l’histoire de la langue et ses traditions pour poser un cadre rassurant avec des méthodes éprouvées et parfois éprouvantes…?
Tantôt la doxa des » modernes » qui promeuvent une approche plus efficace, plus souple, plus facilitante, parfois trop…?
Et puis, au-delà , oui, il y a les usagers qui se moquent des codes pour ré-inventer leur propre langue à tous les coins de rue jusqu’à inverser les règles… Rendons-nous à l’évidence, il n’y a pas une langue française figée dans le marbre mais bien des langues françaises éminemment vivantes, parfois insaisissables, et c’est pour cela que nous y sommes toutes et tous attachés de par sa complexité, sa richesse, ses nuances et ses accents. Merci à nous toutes et tous, d’être à son service contre vents et marées, des vents souvent contraires et des marées changeantes…
Et pour finir, voici une petite intervention de votre serviteur sur le concept d’erreur, cher à Jean-Pierre Astolfi …afin de mieux DEDRAMATISER…
Pour poursuivre votre réflexion, voici une référence incontournable : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/06/29062018Article636658542933698078.aspx
Aujourd’hui, nous allons explorer un univers dont tout le monde voudrait bien se passer, celui du dentiste… Il est pourtant bien incontournable, même si le simple bruit de la roulette en ferait fuir plus d’un, moi y compris…
Quelques phrases utiles pour aller chez le dentiste:
Can I make an appointment to see the dentist/hygienist?
Is there any French dentists at your dental practice?
Avez-vous un dentiste français dans votre cabinet ?
La conversation chez le dentiste :
When did you see a dentist last?
À quand remonte votre dernière visite chez un dentiste ?
I’d like a check-up.
Je voudrais faire une visite de contrôle.
I’d like a clean and polish.
Je voudrais faire un détartrage.
I have a chipped tooth and I’d like to get my teeth aligned. Can I get an treatment?
J’ai une dent cassée/ébréchée et je voudrais avoir les dents plus alignées. Est-il possible d’avoir recours à un traitement adapté?
I have a toothache.
J’ai mal aux dents.
I’m going to give you an X-ray.
Je vais faire une radio.
It looks like you have a decay.
Il semble que vous avez une carie. Il semblerait que vous ayez une carie.
You’re going to need a filling.
Vous allez avoir besoin d’un plombage.
Would you like have a crown fitted?
Souhaitez-vous avoir une couronne ?
You should floss more regularly ?
Vous devriez vous passer du fil dentaire plus souvent ?
I have very sensitive gums.
J’ai les gencives très sensibles.
Quelques expressions imagées :
1. Avoir une dent contre quelqu’un.
Cette expression familière signifie « avoir de la rancœur contre quelqu’un », « en vouloir à quelqu’un ».
Depuis que son patron lui a refusé une augmentation, Isabelle a une dent contre lui.
2. Parler entre ses dents.
Cette expression est utilisée pour parler d’une personne qui murmure, qui n’articule pas, qui ne parle pas assez fort et qu’on a du mal à entendre. On utilise également une autre expression : « parler dans sa moustache ».
Arrête de parler entre tes dents, je ne comprends rien de ce que tu dis.
3. Serrer les dents.
On utilise cette expression pour parler d’une personne qui ne veut pas montrer sa peur, sa douleur ou encore sa colère. Cette expression est surtout utilisée pour signifier qu’une personne doit supporter une douleur forte, qu’elle soit physique ou morale.
Il a serré les dents pendant toute la course.
4. Ne pas desserrer les dents.
Dans cette expression, les dents représentent en fait les lèvres, car il est possible de parler les dents serrées mais pas les lèvres fermées. On peut également y voir une allusion à l’expression « serrer les dents » qui connote la rage ou la douleur.
Je ne sais pas ce qu’il a, il n’a pas desserré les dents de toute la soirée!
5. Se casser les dents (sur quelque chose).
Cette expression familière signifie se confronter à une situation insurmontable, autrement dit ne pas arriver à faire quelque chose.
Il s’est cassé les dents sur cet exercice.
6. Quand les poules auront des dents.
Cette expression signifie « jamais ». Quand les poules auront des dents est une référence à l’absurde, à une situation qui n’arrivera jamais.
Il arrivera à l’heure quand les poules auront des dents.
7. Croquer la vie à pleines dents.
Cette expression signifie profiter pleinement de sa vie.
Depuis qu’il est en retraite, il croque la vie à pleine dents.
8. Se faire les dents.
Cette expression a deux significations. On peut l’utiliser pour parler des animaux qui aiguisent leurs dents. Un chien par exemple se fait les dents sur un os. Mais on utilise aussi cette expression au sens figuré pour parler d’une personne qui s’entraîne, qui fait son apprentissage.
Avant de chanter seul devant un public, il s’est fait les dents dans une chorale.
9. Faire grincer des dents.
Au sens figuré, cette expression signifie faire enrager, agacer une personne, que la personne est très en colère.
Cette nouvelle loi sur la réforme du baccalauréat fait déjà grincer des dents.
10. Avoir les dents longues.
Au sens propre on ne dira jamais à une personne que ses dents sont longues. Cette expression est donc utilisée au sens figuré pour parler d’une personne qui est très ambitieuse, qui est opportuniste au point d’être capable de tout pour obtenir ce qu’elle veut, y compris faire éventuellement du mal, du tort à d’autres personnes dans son propre intérêt.
Mon collègue a les dents longues, il n’hésite pas à écraser les autres.
Voici les expressions que nous venons de voir en images avec « Parlez-vous French ».
* En cas de dent cassée (a broken tooth) Il est important :
– de rassembler les morceaux (to collect the fragments)
– de les envelopper dans une gaze humide (wrap them in wet gauze)
– de les apporter aux urgences dentaires (take them to the emergency dentist)
Quelques conseils : Dès que nécessaire, allez voir votre dentiste. Evitez l’automédication (self-medication). Souvenez-vous qu’en cas d’infection dentaire, il ne faut pas prendre d’aspirine ou d’ibuprofène (no aspirin or ibuprofene) sans prescription car ce sont des anti-coagulants (anti-coagulants) qui causeraient des saignements importants (excessive bleeding). Sauf allergie connue, en attendant de voir votre dentiste, tenez-vous en au paracétamol (acetaminophen) qui est souvent indiqué dans les douleurs dentaires. Les compresses glacées peuvent soulager la douleur et limiter l’oedème (mais pas l’infection). Une catégorie d’antibiotiques est souvent indispensable.
Quelques activités récréatives pour finir :
Un sketch muet absolument hilarant :
Il est intéressant de demander aux apprenants ce qui se passe au fur et à mesure des événements et de leur faire émettre des hypothèses sur ce qui va advenir ensuite.
Et puisqu’il faut toujours finir en chanson, Henri Salvador nous offre son blues du dentiste tout à fait revigorant :
« Tous les moulins de mon coeur » de Michel Legrand, un véritable hymne d’amour à la chanson française mais aussi une idée toute trouvée pour illustrer la figure de style de la comparaison.
Voici un autre version plus récente par Slimane :
Et bien sûr la version bilingue de Tina Aréna, « The Windmills of Your Mind » avec son magnifique accent :
En voici le texte original.
Comme une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau
Qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau
Comme un manège de lune avec ses chevaux d’étoiles
Comme un anneau de Saturne, un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde d’un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon cœur
Comme un écheveau de laine entre les mains d’un enfant
Ou les mots d’une rengaine pris dans les harpes du vent
Comme un tourbillon de neige, comme un vol de goélands
Sur des forêts de Norvège, sur des moutons d’océan
Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde d’un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon cœur
Ce jour-là près de la source, Dieu sait ce que tu m’as dit
Mais l’été finit sa course, l’oiseau tomba de son nid
Et voilà que sur le sable nos pas s’effacent déjà
Et je suis seul à la table qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent aussitôt qu’on les oublie
Et les feuilles de l’automne rencontrent des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne la couleur de tes cheveux
Une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau
Et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau
Au vent des quatre saisons, tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
Processus pédagogique :
Le terme de « comparaison » trouve son origine en 1174 dans l’ouvrage de Saint-Thomas d’Aquin, De Potentia. Le terme est exprimé par le latin comparatio, dans le sens d’« action de comparer pour faire ressortir les ressemblances et les différences ».
Le premier à véritablement utiliser le terme de comparaison est Aristote. Dans le troisième livre de la Rhétorique, le philosophe fait la distinction entre la metaphora et l’eikon, qui met en jeu un « comparant » et un « comparé ».
Peu à peu, la comparaison est devenue l’une des figures de style les plus populaires.
Par exemple Homère l’a beaucoup utilisée dans l’Iliade et l’Odyssée, de sorte qu’on parle désormais de « comparaison homérique » « Et cette terre était proche, et elle lui apparaissait comme un bouclier sur la mer sombre. »
Reformulation : Observer les comparaisons du texte et les expliquer avec vos mots à vous.
Quelques exercices amusants pour pratiquer et ainsi mieux comprendre cette figure de style :
Ou pourquoi il faut absolument relativiser et dédramatiser pour s’en sortir …
Cette fois-ci c’est Ke Bi qui nous demandait : « Avez-vous une explication à la prononciation de la lettre x ( s ) dans dix-sept et ( z ) dans dix-neuf?
Une image vaut mille mots et nous allons laisser Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, linguistes de formation, répondre à cette question de manière désopilante.
Petit aperçu, en images, des incongruités de notre langue adorée, dans cette conférence humoristique à haute valeur ajoutée sur certains aspects historiques, linguistiques et phonologiques de l’évolution de la langue française…
Pour information, En 2016, ils écrivent et mettent en scène le spectacle « La Convivialité », au Théâtre National de Bruxelles. Ce spectacle conférence qui traite de la question du rapport dogmatique à l’orthographe tourne depuis 3 ans dans toute la francophonie. Dans la foulée, ils publient l’ouvrage « La faute de l’orthographe », aux éditions Textuel. Ils se définissent comme suit : « Linguistes dilet(t)antes. Pédagogues en (robe de) chambre. Tentent de corriger le participe passé. Écrivent des trucs. Vrais-Faux Comédiens. Bouffeurs d’Académicien ».
A la question « est-ce que ça se dit ? « , Arnaud et Jérôme répondent invariablement « oui, tu viens de le faire ».
La question du jour est de Amer Grine, du groupe : Français, lire et écrire
J’aimerais bien savoir comment vous avez fait pour apprendre l’orthographe des mots en français … C’est une orthographe très difficile qui contient beaucoup d’exceptions…Comment faire pour avoir dans la tête tous ces mots ?
Voici ma réponse :
A partir du moment où une grande partie des français natifs ont eux-mêmes des difficultés importantes avec le français écrit, votre objectif d’excellence est louable mais quasiment inaccessible pour trois raisons :
1- les difficultés et les exceptions ont été générées consciemment au fil des siècles par la classe dominante pour classer et trier les apprenants par niveaux et empêcher l’accès à la connaissance et aux postes à responsabilités aux classes populaires !
2- des querelles politiques et éducatives ont accentué ces difficultés faute d’avoir trouvé un consensus entre les « classiques » et les « modernes »… D’où une sorte de double système qui co-existe en dominant alternativement en fonction du bord politique au pouvoir!
3- les réformes successives et les évolutions « sociétales » de la langue ont le plus souvent tendu à complexifier le français, la dernière en date de 1990 en est une parfaite illustration, j’aurai l’occasion de revenir sur celle-ci…
Moralité, faites de votre mieux et prenez du plaisir sans culpabiliser. Amusez-vous avec la langue française, appréciez sa musicalité et surtout partagez son art de vivre!
Pour illustrer mon propos, voici une vidéo jubilatoire de Muriel Gilbert qui va vous faire une démonstration très instructive et édifiante sur un mécanisme à l’oeuvre depuis des siècles. Ce qu’elle vous dit mérite donc d’être connu afin de RELATIVISER et SE DETENDRE avec les difficultés de la langue française pour en faire une gymnastique ludique et non une torture perpétuellement vaine! Partager cette vision avec les apprenants donne une bouffée d’air pur sans pour autant nous départir de notre goût de l’excellence.
La mer et la lumière me brûlent jusqu’au fond de mon corps, mais j’aime cela.
Je respire, je suis libre.
Déjà, je suis portée par le vent, par les vagues.
Le voyage a commencé. »
Dans « Étoile Errante », Le Clézio nous invite lui aussi au voyage car on en a tous tellement besoin en ce moment…
A l’heure de se projeter sur 2022, c’est peut-être l’occasion d’envisager un objectif de vie positif et constructif : voyager …
Si vous souhaitez allier plaisir d’apprendre et découverte d’une belle région de France, entre Bretagne et Vendée, c’est l’heure des inscriptions pour les séjours linguistiques en immersion. Des vacances pour progresser en français et expérimenter le bonheur d’apprendre de manière détendue donc particulièrement efficace…
Les francophones natifs ont moins de cinq secondes pour se souvenir de quelle année il s’agit…
C’est une des chansons les plus célèbres de « Cloclo » qui peut servir de support pour une activité A2-B1-B2 ;
Morphologie et valeurs des temps du passé :
1 : Repérer les formes à l’imparfait et les justifier.
2 : Pourquoi certains verbes sont au présent ou au passé composé?
Réécriture : Choisir l’année de votre choix et modifier le texte en fonction des événements de cette année-là… Vous pouvez choisir votre année de naissance par exemple.
Compréhension de texte : Faire défiler le texte pour faire deviner de quelle année il s’agit avant la fin de la chanson….
Interdisciplinarité : Faire apprendre la chorégraphie pour la chanter en mode karaoké par groupe de 5 pour incarner Cloclo et ses 4 Clodettes …
Cette année-là
Je chantais pour la première fois
Le public ne me connaissait pas
Quelle année cette année-là
Cette année-là
Le rock’n’roll venait d’ouvrir ses ailes
Et dans mon coin je chantais belle, belle, belle
Et le public aimait ça
Déjà les Beatles étaient quatre garçons dans le vent
Et moi ma chanson disait marche tout droit
Cette année-là
Quelle joie d’être l’idole des jeunes
Pour des fans qui cassaient les fauteuils
Plus j’y pense et moins j’oublie
J’ai découvert mon premier mon dernier amour
Le seul le grand l’unique et pour toujours le public
Cette année-là
Dans le ciel passait une musique
Un oiseau qu’on appelait Spoutnik
Quelle année cette année-là
C’est là qu’on a dit adieu à Marilyn au cœur d’or
Tandis que West Side battait tous les records
Cette année-là
Les guitares tiraient sur les violons
On croyait qu’une révolution arrivait
Cette année-là
C’était hier, mais aujourd’hui rien n’a changé
C’est le même métier qui ce soir recommence encore
C’était l’année soixante deux
C’était l’année soixante deux
C’était l’année soixante deux
C’était l’année soixante deux
Contexte historique :
On retrace ici des faits qui se sont produits au cours de l’année 1962, à la fois sur le plan personnel (sa rencontre avec son public, son premier succès Belles, belles, belles, sa chanson Marche tout droit sortie en février 1963), mais aussi sur la scène internationale:
le premier 45 tours des Beatles, Love Me Do, sorti le 5 octobre 1962 ;
le lancement des satellites Spoutnik entre 1957 et 1961 (contrairement à ce que dit la chanson, Spoutnik 1 émettait une musique, un « bip-bip », en 19578,9). ;
« Alors que Claude François cherche des nouvelles chansons dans les bureaux de son label Flèche. Il fouille dans un tiroir du bureau de son directeur artistique et y découvre ce disque de Frankie Valli qu’a écarté Bourtayre. Emballé, il demande à son parolier d’écrire les paroles en français, avec des références à ses débuts en 19621.
La chanson paraît en juillet 1976 en face B du cinquante-quatrième disque de Claude François, La Solitude, c’est après. Devant le peu de succès de la face A, chanson plus lente (les fans de Claude François le préféraient dans des musiques plus rythmées), le chanteur décide d’intervertir les deux titres et represser le disque en plein été 1976. La chanson se vend à plus de 200 000 exemplaires, et Claude François en chante aussi une version italienne (Quell’ anno là) la même année. »
Ce véritable tube a été repris quasiment sans modification et remis au goût du jour
dans la version de M.Pokora :
Par contre, c’est surtout l’orchestration que Yannick a repris en revisitant l’intégralité du texte :
Le chanteur qui a entendu le titre lors d’une soirée de mariage chez un ami vend plus d’un million sept cent mille exemplaires de sa reprise.
On remarque que la chorégraphie, elle, reste inchangée…